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Voyager à travers des mots
Voyager à travers des mots
  • S'il y a une chose qui permet de s'évader sans se ruiner, c'est bien les mots. Un peu d'imagination, une pincée d'inspiration et nous voilà partis dans une nouvelle histoire. Les mots permettent aussi de s'exprimer.
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15 avril 2015

Novosphère (2)

   Un bruit sourd me parvint suivi de chuchotements. Je repris mes esprits. Je repris possession de mon corps. Mon premier réflexe fut de contrôler chacun de mes membres. Tous m'obéissaient. Angoissée, j'ouvris mes yeux. Je tentais de regarder autour de moi, mais la pénombre était trop grande. Je ne distinguais rien, pas un mouvement, pas un être vivant. Je pris une grande inspiration pour me calmer et une longue et intense toux m'envahit. L'air était sec, trop sec. J'y sentais une pointe de gaz d'échappement, de pollution. J'avais beaucoup de difficultés à respirer. Je cherchais mon air, mon oxygène. La panique s'empara de moi. Je voudrais hurler mais chaque bouffée me rendait plus malade. Un mouvement dans le coin de la pièce attira mon attention. Une silhouette approchait. C'était une jeune femme, dont le visage était dissimulé sous une panoplie d'objets militaires : des lunettes infrarouges et un masque à gaz. Elle me tendit une bouteille d'eau d'une main tremblante. Je me délectais de ce liquide si important à ma survie. Mon regard se perdait sur son visage soulignait par une longue natte du côté droit. Elle releva délicatement ma tête et me passa un masque à gaz. Elle m'aida à me relever, me saisit la main et me fit signe de la suivre. Je ne savais pas pourquoi je lui faisais confiance. J'avais l'impression de la connaître, de l'avoir déjà vue. Son visage me semblait familier. On quitta la salle ensemble débouchant dans un couloir. Un groupe armé d'une dizaine de personnes nous entoura immédiatement et nous entraîna dans les bas fonds du bâtiment. L'inconnue resserra son emprise sur ma main. On parcourait des couloirs toujours plus sombres dans une course effrénée. Par moment, j'entendais des bruits de pas dans un couloir voisin. Notre groupe se déplaçait silencieusement, était-ce des poursuivants? Ne sachant pas la destination, j'essayais de deviner la nature du bâtiment que nous parcourions. L'air frais et humide qui fouettait mon visage ainsi que l'humidité ambiante me laissaient penser à une structure sous-terraine. Un laboratoire ? Un bunker ? Une base militaire ? Si seulement je connaissais la raison de la présence ici. Il me fallait déjà savoir ce qu'était ici. Perdue dans mes pensées, mon pied butta contre une marche et mon corps acheva le mouvement par une chute. On me releva aussitôt et on se remit en route. Ce groupe était surentraîné, très organisé. L'inconnue me tirait et un homme me poussait pour m'aider à avancer, pour m'aider à les suivre. Un long escalier se dessinait devant nous. On le gravissait deux marches par deux marches. Puis des coups de feu retentirent et on monta les marches trois par trois. J'avais en point de mire, un point lumineux, la sortie de ce labyrinthe obscur.

    Dehors le ciel était rouge orangé et un brouillard de fines particules bloquait la visibilité. Une chaleur écrasante, étouffante s’abattit sur mon corps en surchauffe. Les phares d’une voiture m’éblouirent avant de s’arrêter à ma hauteur. On me força à entrer dans le véhicule puis on quitta l’endroit. J’étais assise entre deux gardes armés qui évitaient soigneusement mon regard. Il régnait une certaine tension dans l’habitacle. Pour en faire abstraction, je portais mon regard vers l’horizon. Un désert se dressait devant nous. Il n’y avait que des plantes brûlées, desséchées, mortes. Le brouillard y était très dense, empêchant la lumière solaire de passer. C’était un paysage de désolation, un paysage post-apocalyptique. Surgit des profondeurs de mon cerveau, une crise de panique m’envahit. Les regards que l’on me jeta ne me rassurèrent guère. Ma respiration devint irrégulière, des suées froides parcoururent mon corps. Je voulais hurler mais ce masque m’en empêchait. D’un geste violent, je l’ôtais de mon visage et me ruais vers la portière.

- Retenez-la ! Maintenez-la ! Hurlait l’inconnue depuis la banquette avant. Ne la laissez pas sortir… Tiens fermement son bras, je vais lui administrer un calmant… d’ici deux minutes, elle devrait trouver les bras de Morphée. Je te jure, Thom, j’en ai marre. Ça finit toujours ainsi. Je ne comprendrais jamais les humains de l’autre monde.

- Ça doit être le passage entre les deux univers qui cause ce problème, tenta l’homme à ma gauche.

- Thom, tu les as observé aussi longtemps que moi. Tu as bien qu’ils agissent toujours avant de réfléchir.

  De quoi parlaient-ils ? Étaient-ce eux qui m’espionnaient ? Que signifiait « les humains de l’autre monde ? Mes paupières tombaient doucement, inévitablement sur mes yeux. Mon ouïe diminué et le bruit ambiant ne devient que murmure puis silence. J’étais bien, apaisée, calmée.

 

A suivre ...

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